Je passe beaucoup de temps à lire ceux qui s'inquiètent pour notre avenir.

Parfois trop de temps du point de vue de mes proches, que j'écoute avec attention. D'abord parce que ces lectures sont anxiogènes et se répercutent sur mon humeur, et aussi parce que je m'interroge sur l'utilité d'accumuler de l'information alors que je me sens aussi impuissant que n'importe qui. Pourtant, ma perception de la situation et des diverses prises de position évolue dans un sens positif. Longtemps balloté avec frustration entre les deux écueils majeurs de l'écologie, le greenwashing qui ne règle rien et l'idéologie qui complique tout, j'identifie plus facilement les discours trop marqués par l'un ou l'autre. Mauvaise nouvelle : quand on les écarte on s'aperçoit qu'ils caractérisent l'essentiel des propos. Le greenwashing ne concerne pas que les industriels mais aussi les politiques et un nombre considérable de commentateurs proches des décideurs. Il consiste essentiellement à afficher sa préoccupation et prétendre apporter des solutions sans remise en cause des intérêts des uns et des autres. L'idéologie, plus répandue chez les militants et nouveaux prophètes, se caractérise par une grande facilité à désigner des coupables et une foi inflexible dans la capacité du citoyen, nouvel avatar du bon sauvage de Rousseau, à régler les problèmes. Aussi, il m'arrive d'être réconforté par une voix pragmatique et courageuse qui prend en compte l'ensemble des paramètres, ceux qui rendent le changement nécessaire comme ceux qui le rendent difficile, pour proposer un "remède de cheval" réaliste en réponse aux pathologies les plus graves dont nous souffrons. C'est ce que fait Nicolas Breyton avec son ouvrage "Le capital de la Terre". Je connais Nicolas depuis plusieurs années et je ne manquerais pas d'éléments pour argumenter sa compétence scientifique, la sincérité de son engagement et ses qualités humaines. Je crois qu'il vaut mieux vous inviter simplement à découvrir son livre.